L'inde vue par Alexis (8ans)

mercredi 28 mars 2012

25/ Le Kerala, le pays de l'eau


 Le Kerala est une région traversée de canaux;

pour cette partie du voyage, nous avons donc utilisé, comme les indiens, les bateaux de transport public.

Et à Thekkady, dans la forêt, nous avons testé un autre moyen de transport local ! Éric

"Après avoir fait une balade à dos d'éléphant, il faut laver sa monture. Le cornac nous a donné des brosses et nous a dit de le brosser très fort !"


"Puis après le cornac m'a dit de monter sur l'éléphant, je n'ai pas compris tout de suite, mais quand j'ai étendu Maman et Joachim crier "Aaaaah ... " j'ai deviné ce qui allait m'arriver !!" Alexis. ps : Aujourd'hui : joyeux anniversaire à Andréi.

"Aujourd'hui, je suis monté sur une éléphante ! On l'a vue manger, puis comme elle était sale nous avons du la laver : nous l'avons frottée partout avec des brosses. Elle a adoré !"


"L'éléphante s'est assise ... a pris l'eau dans sa trompe ... et m'a éclaboussé comme jamais ! C'était trop rigolo !" Joachim


L'Asie est réputée pour ses nombreux arts martiaux. Les amateurs ne sont pas en reste en Inde du sud : le Kerala est fier de cet héritage, et a développé également cet art appelé ici Kalaripayattu, dont les racines remonteraient au 12ème siècle. Les kéralais adeptes de cet art sont fins et souples comme des félins.



Le Kalaripayattu mélange souplesse, techniques de combat et de défense, maniement des armes blanches, jonglage et acrobaties. Je suis impressionnée. A la fin d'un "show", les athlètes remercient leurs dieux hindous en se prosternant et en récitant un mantra (une prière). "Om nama Shivaya"... Claire


lundi 26 mars 2012

24/ ces mots qui nous font aimer l'Inde



J’ai découvert ces histoires en plusieurs années de lecture.
Les deux premières histoires - par Catherine Clément et Arundhati Roy - m’ont fait découvrir un pays immense à multiples facettes.
J’ai conscience que ce post n’intéressera qu’un petit nombre d’entre vous, mais je voulais au moins une fois dans ce blog rendre mon petit hommage à la littérature de l’Inde, et en premier aux écrivains du sous continent eux-mêmes. Je remercie les écrivains étrangers, français ou anglais, d’avoir livré sans crainte leur regard d’européen sur ce pays qui nous parait si étrange…. Je ne vous en dirai que quelques mots… à vous de lire !

Promis, il y aura un post plus "léger" bientôt !
Claire
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Les parents d’une jeune femme américaine employée par une ONG dans une petite ville d’Inde du Nord tentent de comprendre la mort de leur fille survenue dans des circonstances mystérieuses, dans un contexte d’émeutes intercommunautaires et d’antagonisme religieux. C’est une chronique à plusieurs voix des quelques mois qui ont précédé sa mort, dans une Inde tiraillée entre tradition et modernisme. Shashi Tharoor : L'émeute


Un jeune indien des années 90 tente de devenir écrivain. Très épris de son épouse, il découvre fortuitement des carnets d’aventures érotiques rédigés par une américaine, 50 ans plus tôt. Cette lecture le détourne de sa femme et de ses ambitions. J’ai lu un roman relatant deux amours, sur deux époques, dans l’Inde moderne des années 90 et celle d’avant l’indépendance. Tarun J. Tejpal : Loin de Chandigargh.




Un indien bobo grand amateur de culture erre à travers Delhi à la recherche d’œuvres littéraires. Bande dessinée complètement originale truffée d’excellentes références à la culture européenne. Sarnath Banerjee : Corridor















A travers un évenement traumatisant impliquant leur mère et séparant deux jumeaux, dans le Kerala des années 90, A. Roy dénonce le système des castes en Inde. Roman construit comme un labyrinthe ou un puzzle. Arundhati Roy : Le dieu des petits riens





L’institution : le mariage arrangé. Onze nouvelles explorent le vécu différent de 11 femmes et de cette coutume particulière en Inde, sur un ton amusé, amoureux ou grinçant. Chitra Banerjee Divakaruni : mariage arrangé.







Des petites histoires internes d’une équipe d’employés de nuit dans un callcenter de la banlieue de Delhi, sur un ton léger et drôle. Chetan Bhagat : une nuit à the callcenter









Un jeune Bihari miséreux se sort de sa condition et devient chauffeur à Delhi après maintes «conbinazzione ». Son ascension sociale impressionnante, sans foi ni loi. Aravind Adiga : le tigre blanc.








Une nuit, dans un train, dans un compartiment « pour dames », 6 femmes se mettent à parler de leurs vies dans une obscurité propice aux confidences. Les tabous féminins en Inde sont exposés sans détour : le célibat, la sexualité, l’avortement, la contraception… Anita Nair : compartiment pour dames








Le destin « hors des clous » d’un jeune indien issu d’une union entre un brahmane et une femme de basse caste, qui s’exile en Angleterre des sixties puis en Afrique noire. V.S. Naipaul : la moitié d’une vie.






Deux jeunes indiens promis l’un à l’autre par un mariage arrangé portent chacun de leur côté un lourd secret... Samina Ali : Jours de pluie à Madras




Un jeune indien de 10 ans s’enfuit de son orphelinat pour découvrir Bombay. Il se retrouve au cœur des émeutes entre communautés musulmane et hindoue de 1993 et découvre la réalité de la ville. Anosh Irani : le chant de la cité sans tristesse




Deux français jeunes mariés décident de parcourir courageusement  4400 km à pied du Kerala à l’Hymalaya, c’est le récit de leur voyage hors du commun et de leurs rencontres. Amandine et Eric Chapuis : au cœur de l’Inde



1945. Un immense pays qui sort de la colonisation. Des communautés opposées qui en viendront à la partition. Un des pères de la nation indienne : J. Nehru. La vice-reine : Lady Mountbatten. Le récit de l’indépendance de l’Inde, et de cet amour secret. Catherine Clément : pour l’amour de l’Inde







Marc Boulet est un journaliste français et « caméléon » ; son créneau : emprunter des identités pour témoigner « de l’intérieur ». Il a appris l’hindi et s’est métamorphosé pour se fondre parmi les mendiants intouchables de Bénares. Marc Boulet : Dans la peau d'un intouchable.



Certains occidentaux en perte de repère sont atteints par le « syndrome indien » peu de temps après leur arrivée dans ce pays. La description de ces voyageurs qui pètent littéralement une durite. Régis Airault : les fous de l’Inde






 

La recherche « absurde » d’un ami disparu, au cœur de l’Inde, par un jeune homme à la recherche de sa propre identité. Des personnages et des portraits étonnants. Antonio Tabucchi : nocturne indien.










La traque d’un opposant indien aux forces britanniques, après la révolte des Cipayes. Jules Verne : la maison à vapeur.



















Dans le Bengale des années 20, une jeune indienne de bonne condition se débat entre les conventions et sa passion neuve pour un jeune européen. Mircea Eliade : La nuit bengali





vendredi 23 mars 2012

23/ Mysore, le pays du santal et de la soie


Chers lecteurs,

C'est YUGADI aujourd'hui dans toute l'Inde du sud : ce festival permet aux hindous de célébrer une année nouvelle . Donc excellente année, happy Yugadi à vous tous qui nous lisez si assidument !!

Nos quelques jours à Mysore, en images :

La route qui relie Hassan et Mysore nous a fait renouer avec les joies des trajets en bus public de l'état du Karnataka : on aime les petits vendeurs qui s'affairent autour des bus. Apétissantes ces tranches d'ananas ?
Claire





"Bonjour, aujourd'hui j'ai visité le palais de Mysore : c'est le palais d'un ancien Maharaja de Mysore. Il a malheureusement brûlé ... un architecte anglais H. Irwin, l'a fait reconstruire il y a cent ans, en 1912 !!! Dans le salon, il y a des vitraux en forme de plumes de paon ! Tout était magnifique. Le soir, il y avait un spectacle "son et lumière" et le palais est illuminé dans la nuit. C'est magique." Alexis

"Sur cette image, Joachim et moi, nous sommes dans une petite grotte où vit ce Shadu : cet homme passe sa journée à prier et à s'occuper de son petit temple de Shiva. Un peu plus loin au fond de la grotte, il y a une toute petite chambre avec juste un matelas pour dormir. Il ne parlait pas l'anglais, mais il a été sympa !!" Alexis


 
"Salut, en Inde du sud, nous sommes un peu des "stars"... beaucoup aimeraient nous prendre en photo, et des fois nous le demandent. Cet indien vient du sud, car il a la peau très sombre. Cette photo a été prise dans le marché de Mysore : j'ai vu des tas énormes de jasmin, des flacons d'huile (comme le santal), des blocs de savon et des saris très colorés." Joachim 


 
"Ces repas sont appelés "thalis" : nous les mangeons avec les doigts, c'est très bon et parfois très épicé. Je me fais du "samosa", comme un ravioli, avec le chapati (pain) et les légumes." Joachim

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Mysore nous offre un cachet et une atmosphère particulière. La ville est belle, c'est un savoureux mélange d'Inde du sud traditionnelle, de bâtiments coloniaux bien préservés, et d'une nature luxuriante.

En plus de l'huile essentielle de santal, Mysore est comme Bénares réputée pour son savoir-faire dans la production de soie. Vous voyez ici des employées extraire les vers de leur cocon : c'est le début de la longue "chaine" qui part du fil de soie jusqu'au sari brillant bien repassé et plié. Cette usine d'état de Mysore permet les visites de ses locaux, nous y avons vu l'embobinage, les métiers à tisser, les teintures...












Cette visite nous permet de raconter aux enfants la fabuleuse aventure de la route de la soie, des caravanes et des échanges entre Orient et Occident que ce réseau a créés, et du secret de fabrication de cette précieuse étoffe si longtemps gardé par les orientaux. En Inde, la route de la soie passait par Calcutta, Bénares et Agra.

 

Ce n'est pas tous les jours qu'on croise une équipe de tournage ! Venus faire un "plouf" dans la piscine du palais Lalitha de Mysore, aujourd'hui transformé en hôtel***, nous avons pu admirer le travail des techniciens et des actrices, resplendissantes dans leurs saris, sous une chaleur assez impitoyable. Chapeau bas, les filles !

La chorégraphe montre les postures aux danseuses avant le tournage. Claire

Et toujours ces divinités hindoues qui nous paraissent si étonnantes et qui sont vénérées et décorées avec ferveur ...

comme tous ces petits temples sommaires, dans les moindres villages, dont s'occupent des prêtres et dans lesquels des hindous de la classe moyenne viennent continuellement faire des offrandes ...


 
De notre côté nous reprenons notre route demain, samedi, pour une avant-dernière semaine itinérante autour de Cochin où se terminera notre parcours en Inde ... avant de poursuivre au Sri Lanka. Eric 

samedi 17 mars 2012

22/ Petite discussion avec Brahma, Vishnu et Shiva


"Bonjour, les hindous expliquent l'histoire de leurs dieux en sculptant des statues qui sont tout autour des temples. L'hindouïsme est compliqué car ils ont ... 3 millions de divinités ! Les 3 dieux principaux sont Brahma le dieu créateur, Vishnu le dieu protecteur et Shiva le Dieu destructeur ! Mais ils peuvent prendre une autre apparence lorsqu'ils changent de caractère et donc ils ont plusieurs noms !" Alexis

"Et là nous sommes à côté du dieu singe Hanuman ! Dans certains endroits du temple il y a aussi des statues qui ont été abimées par les attaques des musulmans. " Alexis

"Bonsoir, sur cette photo je suis dans le temple hindou de Belur et derrière moi il y a un Brahmane. Les Brahmanes sont des hindous de la plus haute caste. Les castes sont des groupes d'hommes, et certaines castes sont plus importantes que les autres. Exemple les Brahmanes sont les plus importants et les intouchables sont les moins importants. Dans les temples les prêtres sont des Brahmanes." Joachim

"Comment trouvez-vous ce repas ? Dans ce restaurant nous mangeons sur des feuilles de bananiers ! Et il n'y a pas de couverts : tout le monde mange avec les doigts ! C'est dommage qu'on ne mange pas comme ça à la cantine !" Joachim

" Les visites de temple sont des moments d'échanges privilégiés avec Joachim et Alexis. Dans ces enceintes paisibles nous avons tout le temps d'expliquer la religion du temple, et nous faisons ensemble des comparaisons avec les religions des autres lieux de cultes (hindous, bouddhistes, jaïnes, chrétiens, musulmans et juifs !) visités précédemment. Et cela nous conduit à des reflexions sur la société indienne que nous découvrons et sur notre vie en occident.

L'époque de la construction de ces temples nous permet également d'aborder l'histoire de l'Inde, qui comme celles de tous les pays, est liée aux conquêtes et aux invasions, et de la mettre en parallèle avec notre histoire europénne. Comme par exemple ce bas relief d'un temple du XIe siècle, représentant un soldat regardant dans cet instrument alors que la longue-vue fut inventée en Europe au XVIIe siècle ..." Eric 



« Vivez comme si vous deviez mourir demain,
Apprenez comme si vous deviez vivre toujours. »
Bouddha


route entre Mangalore et Hassan (Karnataka)
La route est bordée d’immenses flamboyants, l’arbre emblématique de mon enfance en Afrique, dont les feuilles rougissent à chaque saison des pluies. De chaque côté, des cocoteraies et des bananeraies, et au fond, des rizières. Puis, avec l’altitude, des cascades, des cours d’eau, des vergers, des plantations de thé, de fraises, de maïs, de choux, derrière des haies de fougères, de bougainvilliers et de jasmin. L’air est saturé du parfum des fleurs, malgré les gaz d’échappement. La route est sillonée par les engins agricoles, les bus publics et les 4x4 mahindra ...


Mettez un instant de côté dans votre esprit l’image facile qu’on a de l’Inde en Occident, l’image des gamins pieds nus et hirsutes qui courent dans les bidonvilles et sur les décharges à ciel ouvert … on est très loin de là, dans un puits de verdure, dans un jardin, qui s’appelle l’état du Karnataka. Ici, les hommes élégants portent le longyi (le pagne) avec des sandales et une chemise blanche, et leur sillage laisse un léger parfum d’after-shave et d’huile d’amande dont ils s’enduisent souvent les cheveux.
Etat très agricole de l’Inde, le Karnataka et ses 57 millions d'habitants est aussi très riche grâce à sa capitale Bangalore à la pointe de la technologie et de l’informatique, qui a certainement du détrôner depuis longtemps la Sillicon Valley.


Une terre d’histoire et de rencontres aussi : on connaissait les empereurs Ashoka, Akbar, Hamayun, Shah Jahan… au IIIème siècle avt JC, le Karnataka donne à l’Inde l’empereur Chandragupta Maurya, fraichement converti au jaïnisme. Vers 1300, l’islam s’installe de façon pas très pacifique dans la région, avec de régulières mises à sacs des villes et des temples jaïns. Puis les hindous de Mysore s’emparent de la région, vers 1800, aidés par les Britanniques qui colonisent peu à peu l’Inde.

Bas-relief Hindou décapité du temple d'Halebid

L'Inde, une terre de cultures et de langues différentes : bien loin de l'hindi pratiqué dans le Nord, la langue du coin est le Kannada !!!

Claire

mercredi 14 mars 2012

21/ une classe de CE2 en Inde


Notre voyage durera 13 semaines, dont 9 semaines de cours de CE2 de français et de maths pour les enfants, auxquels j'ai ajouté de l'anglais pour qu'ils parviennent doucement à communiquer en Inde et au Sri lanka.

En Inde, ce n'est pas toujours facile de trouver une table adéquate pour que les enfants ne perdent pas la main avec l'écriture !!

Voyez plutôt où Joachim et Alexis ont du faire leurs devoirs !!!

Alexis, sur un tabouret, à Orchha (Madhya Pradesh)



Jo, sur une table basse, à Orchha


Jo est heureux, il a trouvé un minuscule bureau, dans la chambre d'hôtel, à Amritsar (Punjab)


Jo, sur la tablette du train Bénares-Bhopal (Uttar Pradesh)












à Palolem (Goa), sur une terrasse à pilotis ... comme c'était dur ce jour-là, de réciter la table de 8 et 9 ou le passé composé, en entendant le bruit des vagues  !!!






Par contre, c'est pour eux un plaisir de découvrir l'histoire du Bouddha au milieu des stupas de Sanchi (Madhya Pradesh) :





Alexis, étape entre Bhopal et Bhimbetka (Madhya Pradesh)
... ou de faire un peu de grammaire anglaise pour parcourir les articles de cricket du Hindustani Times (ça change du Corse matin) ,









... c'est amusant d'écrire un dictionnaire français-anglais-hindi rien que pour enfants, sur un bout de feuille !




... et encore un plaisir d'entendre un cours d'histoire de l'Inde, dans la vieille cité de Fathepur Sikri, d'imaginer la férocité de l'empereur Akbar, qui condamnait les fripouilles et bandits de l'époque à avoir la tête écrasée par son éléphant favori .... brrrrr !


Leçon d'histoire au Taj Mahal (Uttar Pradesh)
... c'est encore plus incroyable d'écouter la triste histoire de l'impératrice Mumtaz Mahal, adossés au marbre de son fabuleux tombeau ....

Jo devant un dessin animé hindou, Mangalore (Karnataka)



... et de découvrir l'hindouïsme en regardant à la télé un dessin animé dont le héros est Hanuman (le dieu-singe) !!
Claire